C’est souvent qu’on me pose la question « C’est quoi une sorcière ? » ou « Qu’est-ce qui fait de toi une sorcière ? ». S’il y a 15 ans j’aurais répondu que c’est une personne avec des pouvoirs magiques, aujourd’hui la réalité est toute autre pour moi. Même si on m’avait dit il y a 15 ans qu’un jour je me définirais comme étant une sorcière, j’y aurais pas cru une seconde !
Faut croire que la définition des choses évolue avec le temps, avec soi-même. Mais surtout, je crois qu’il y a autant de définitions que de personnes qui ont des pratiques magiques.
Oublie les étiquettes « sorcière verte », « sorcière des fourneaux », « wiccane » et consorts. C’est pas de ça dont je veux te parler aujourd’hui. Parce que j’ai l’impression qu’en collant une étiquette, surtout publiquement, on ne peut plus la décoller, ou bien on ne peut pas en coller plusieurs. Et pourtant la pratique évolue elle aussi.
Quand j’ai commencé à avoir des pratiques magiques, je n’osais me considérer comme sorcière, parce que je me contentais de faire tout bien comme les sorcières Tumblr. Purifier mes affaires, utiliser telle herbe pour telle intention, avoir une pierre pour chaque bobo. J’ai multiplié les pratiques au point de m’y perdre, j’ai acheté des dizaines de bougies dont je ne me suis jamais servie, de l’encens alors que je déteste l’odeur de résine brûlée, etc…
A cette époque, pour moi, être une sorcière consistait à avoir des pratiques magiques quitte à se ruiner la CB et la santé, notamment mentale, pour ça. C’était pas ouf quoi.
Et puis, au moment où j’ai ouvert Arcane Noir, j’ai complètement arrêté de pratiquer, faute de temps, d’espace physique et mental pour ça. Tu sais on dit toujours que le cordonnier est le plus mal chaussé, bah c’est pas faux. Mais cette pause m’a permis de remettre en question ma pratique.
J’ai redécouvert le tarot, et je me suis pris d’une passion folle pour cette discipline. J’ai toujours aimé l’art, alors j’ai tenté la sorcellerie artistique, que j’ai adoré. J’ai d’ailleurs croisé les deux en faisant des collages à propos du tarot. Et puis récemment, j’ai décidé d’utiliser les dizaines d’herbes séchés que j’ai stocké et de me prendre un cours pour apprendre à faire mon petit jardin de sorcière et utiliser les herbes et fleurs que j’y fais pousser, en plus de celles que je trouve dans la nature.
Comme je te disais pour les étiquettes, ça ferait de moi une tarologue/art-green-kitchen witch, ça n’a aucun sens. Alors je suis une sorcière, j’ai diverses pratiques, et je me sens alignée avec celles-ci.
Alors, c’est quoi pour moi être une sorcière aujourd’hui finalement ?
C’est mettre mon corps, mon coeur et mon cerveau en branle pour me faire du bien, faire du bien aux autres et à la nature. C’est avoir des valeurs que je défend. C’est utiliser tout ce qui est à ma portée pour améliorer la condition humaine et environnementale, mais sans pression, parce que les malheurs du monde ne reposent pas sur moi non plus ! C’est vrai quoi, si tout allait bien dans le meilleur des mondes, pourquoi j’aurais une pratique finalement ?
Concrètement, ça peut être faire un sigil pour une personne qui est dans une phase pas cool de la vie, ou bien me tirer les cartes pour poser une réflexion sur quelque chose, ou encore préparer une tisane à mon amoureux qui a un rhume, c’est ramasser tout ce que je trouve comme déchets sur mon passage,… Enfin ça c’est pour mes pratiques perso, mais tout est possible en fait !
Alors voilà, aujourd’hui, je suis une sorcière écoféministe, je fais de mon mieux pour prendre soin de moi, des autres et de la planète, à mon échelle, en utilisant ce que j’ai à ma disposition au maximum localement.
Et c’est ma propre définition de la sorcière, ça n’a pas à être la tienne ni celle de ton/ta voisin.e. Par contre, c’est toujours intéressant de te poser pour se demander ce que c’est pour toi d’être un.e sorcièr.e !
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