Histoire du tatouage

Du primitif au populaire : une exploration historique du tatouage

Du primitif au populaire : exploration historique du tatouage

L’histoire du tatouage remonte à plusieurs millénaires, trouvant ses racines dans des pratiques anciennes. Un des premiers exemples est Ötzi, l’homme des glaces découvert dans les Alpes italiennes en 1991, datant d’il y a 5300 ans. Les tatouages sur son corps étaient situés stratégiquement, apparemment pour des raisons curatives, sur des points d’acupuncture essentiels, comme l’ont conclu les experts après des examens approfondis.

À ses débuts, le tatouage était un privilège réservé aux personnes de pouvoir, tels que les chefs de tribu et les rois. Mais au fil du temps, il a pris un tournant différent, servant à marquer les esclaves, les criminels et même les gladiateurs de l’ancienne Rome.

Après une période de disparition, le tatouage a fait un retour remarqué au XVIIIe siècle, à l’époque des grandes découvertes. Les marins ont été les premiers à être fascinés par l’art du tatouage, en particulier par l’ornement polynésien appelé « tatau », qui a donné son nom au tatouage moderne. Au fil des longues traversées en mer, les marins, les bikers et même les militaires, notamment ceux de la Légion étrangère, ont commencé à orner leur peau de ces motifs pour raconter leur histoire et leurs aventures.

Malgré ce début de démocratisation, le tatouage a par la suite été relégué au statut d’art marginal, associé aux prostituées et aux prisonniers. En Angleterre, les personnes tatouées étaient même exhibées comme des curiosités dans les « Freaks Shows », des cirques où étaient exposées des personnes avec des handicaps ou des particularités physiques, les tatouages faisant partie de ces curiosités, entre le XIXe siècle et le début du XXe siècle.

Au tournant du XXe siècle en Europe, les premiers salons de tatouage ont fait leur apparition. C’est Samuel O’Reilly qui a marqué un tournant majeur en inventant la première machine électrique à tatouer.

Le véritable essor de la démocratisation du tatouage a eu lieu dans les années 70. À cette époque, seulement une poignée de salons existaient, mais aujourd’hui, leur nombre a explosé, dépassant les 4 000 établissements rien qu’en France en 2020.

Parallèlement à sa popularité croissante, la signification du tatouage a évolué au fil du temps.

* Dans certains pays, le tatouage prend également une signification profonde en tant que symbole de résistance. Par exemple, en Birmanie, de nombreux citoyens se font tatouer des phrases et des symboles pro-démocratie pour exprimer leur opposition à la junte militaire et à la dictature en place. Cependant, cet acte courageux n’est pas sans risques, car le gouvernement réprime violemment les manifestations, procède à des arrestations arbitraires et cible particulièrement les personnes portant des tatouages porteurs de messages révolutionnaires.

Au cours des deux dernières décennies, le monde du tatouage a subi une transformation majeure. En effet, un Français sur cinq, soit 20% de la population française, a déjà franchi le pas du tatouage. De plus, aux États-Unis, un tiers de la population arbore fièrement des tatouages, marquant ainsi une évolution constante de cette pratique.